QUE FAIRE SI VOTRE CHIEN POURSUIT UNE VOITURE, UN VELO...
Vendredi 14 septembre 2018, par
Un super article pour vous si vous avez des problèmes de ce type. Bien expliqué et très clair.
Que faire si mon chien poursuit les vélos ou les voitures ?
Ah, les chiens et les vélos, quelle histoire d’amour. Profitant d’un portail mal fermé, le chien part à la poursuite d’une bicyclette qui vient de passer devant lui. Le voilà parti pour une folle course, laissant admirer ses longues enjambées, avec pour seul objectif d’arrêter ce satané vélo.
À défaut d’avoir vécu la scène, vous avez sûrement du entendre parler de ce vilain défaut qu’ont certains chiens. Que ce soit des vélos, des voitures ou des trottinettes, le chien a souvent tendance à être attiré par les objets inconnus et en mouvement, et à leur courir après. Ce qui, à première vue, peut prêter à sourire, constitue en fait un véritable problème pour les maîtres concernés.
Le chien possède un instinct de poursuite très développé, à tel point qu’un vélo constitue pour lui un excellent prétexte pour assouvir ses pulsions. Malheureusement, cette situation qui prête à sourire comporte de nombreux risques. Le chien peut, par exemple, être percuté par une voiture ou provoquer de terribles accidents.
Si votre chien court après un vélo, une voiture ou un quelconque véhicule, il est probable que son comportement s’explique à l’aide de l’une des six raisons suivantes :
• L’agressivité liée à la peur ;
• L’agressivité territoriale ;
• L’agressivité prédatrice ;
• Le désir de jouer ;
• Le stress et l’anxiété ;
• La cohabitation du chien avec un congénère dominant.
L’agressivité territoriale
La notion de territoire est essentielle pour un chien. Le protéger est instinctif. Pour lui, le vélo ou la voiture inhabituelle est un « envahisseur » qu’il est urgent d’éloigner. Le chien va, dans un premier temps, signaler le danger à son maître à l’aide d’aboiements succincts et rapides. S’il sent le foyer toujours en danger, il poursuivra son action en pourchassant l’intrus jusqu’à ce qu’il soit suffisamment éloigné de son territoire. Ce comportement est particulièrement visible lorsque le chien vit dans un domicile non clôturé, puisqu’il aura du mal à définir le territoire familial.
L’agressivité liée à la peur
Le chien, tout comme l’Homme, a peur lorsqu’il perçoit un danger, une menace. C’est un sentiment instinctif primordial pour assurer la survie en milieu hostile, ce qui n’est pas le cas d’une maison familiale. Si votre chien a peur des voitures ou des vélos, cela peut être dû à une mauvaise sociabilisation, lorsqu’il était chiot, ou à un traumatisme lié à un précédent événement qu’il a vécu. Cela peut être parfois difficile de connaître l’origine précise de ce problème, notamment dans le cas d’un chien adopté dans un refuge.
Si, à la vue d’un vélo ou d’une voiture, votre chien adopte une position défensive, reste immobile voire essaie de fuir, il est probable que cela résulte d’une peur dudit moyen de transport.
L’agressivité prédatrice
Tout comme l’agressivité territoriale, la prédation est naturelle et instinctive chez le chien. Historiquement, ce comportement leur permettait de se nourrir, ce qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui, du fait de la domestication du chien. Cependant, certains chiens sont encore dotés d’un fort instinct de prédation. Ceux-ci voient les vélos, les voitures ou les joggeurs comme des proies à chasser, tuer et manger.
Lorsqu’une voiture ou un joggeur va passer à proximité du domicile familial, le chien va commencer à se transformer en véritable chasseur. Sa furtivité va s’accroître, ses mouvements deviendront imprévisibles, il commencera à traquer sa proie pour mieux la poursuivre.
Le désir de jouer
Le chien a un désir ardent d’être stimulé, au travers de jeux ou d’exercices divers et variés. Si cela n’est pas correctement réalisé, il peut aller trouver ses occupations tout seul, en particulier lorsqu’il est jeune. Pour lui, un vélo, une voiture ou un joggeur peut être un moyen de jouer, en réponse à l’ennui dans lequel il est plongé. Il adoptera donc une attitude de jeu vis-à-vis de ce nouvel élément extérieur à son quotidien.
Enfin, ce désir de jouer peut aussi résulter d’une habitude mise en place par le maître. Par exemple, si, pour faire faire du sport à son chien, le maître a l’habitude d’utiliser un vélo et de le faire courir derrière pour qu’il le suive, il est probable que le chien intègre ce comportement. Dès lors, accoutumé à cette pratique, il réitérera avec d’autres vélos passant devant lui.
Le stress et l’anxiété
Un chien sous tension aura tendance à vouloir évacuer ces énergies négatives présentes en lui. Un vélo est une cible parfaite pour se dépenser et se détendre. Des chiens soumis à un haut niveau de stress, notamment à cause de punitions incessantes, auront tendance à adopter ce type de comportement à l’égard d’éléments extérieurs.
Involontairement, le maître encourage le chien contre les mobylettes qui « cassent les oreilles ». Les enfants peuvent aussi conduire leur chien à poursuivre les vélos ou voitures grâce à leurs cris et leurs encouragements.
L’influence d’un congénère dominant
Une des causes possibles à son comportement est la présence d’un autre chien. En effet, il suffit que le chien soit avec un congénère plus âgé ou dominant pour que, par esprit de meute, il imite le comportement de la poursuite.
Il suffit donc que le dominant chasse le vélo ou la voiture pour que le dominé suive et adopte le même comportement. Par répétition, le chien dominé n’aura plus besoin du congénère pour poursuivre le véhicule, l’action étant désormais ancrée en lui.
Comment empêcher son chien de courir après les vélos et les voitures
Stimuler son chien
Le chien a absolument besoin de stimulation. Comme on l’a vu plus haut, s’il n’est l’objet d’aucune sollicitation, il ne faut pas s’étonner qu’il veuille jouer ou chasser la voiture ou le vélo qui passe devant lui. De nombreuses possibilités existent pour le faire se dépenser. En particulier, promener son chien lui permet, par exemple, de découvrir des odeurs, des sons, d’évoluer dans un contexte différent du domicile. Cela lui permet aussi d’exploiter ses instincts naturels.
L’instinct de prédation peut être comblé par la pratique de divers sports canins tels que l’attaque sportive, la poursuite sur leurre, le pistage, etc.
Enfin, il est primordial de travailler l’obéissance de son chien à l’aide d’exercices simples permettant de montrer au chien sa place vis-à-vis de son maître et de son foyer. Marche au pied, assis, couché, et bien entendu le rappel immédiat, qui peut se travailler avec la longe (corde de dix mètres), sont autant d’exercices à pratiquer avec ou sans l’objet incitateur.
Désensibiliser son chien
La désensibilisation du chien a pour objectif de mettre en contact ce dernier avec l’objet de ses peurs ou appréhensions pour observer et corriger ses actions. En particulier, à la suite d’un traumatisme, il est souvent nécessaire de réhabituer progressivement le chien à être au contact de l’objet ayant provoqué le choc.
Le maître peut donc, seul ou accompagné par un comportementaliste, habituer son chien à la présence d’un vélo ou d’un joggeur. Le sortir en ville, en pleine circulation, lui permet de s’habituer à la présence de voitures.
Pour finir, dévier l’attention du chien permet aussi de le déconditionner. Mis en laisse ou en longe, dès qu’il fait mine de s’élancer sur un véhicule, le maître fait retentir un coup de sifflet, se met à courir dans une autre direction ou lance une balle afin de décentrer l’attention du chien.
Dernier recours : la punition
La punition du chien est l’ultime recours à la résolution du problème. Il faut cependant être prudent à bien avoir identifié son origine. Si votre chien poursuit les voitures ou les vélos par stress, le punir ne fera qu’accroître son anxiété et, par conséquent, ses envies de poursuite.
Pour ce faire, une mise en situation peut être orchestrée par le maître. Un stimulus négatif (punition) doit ensuite être associé de manière indiscutable sur l’objet de poursuite. Au moment où le chien arrive sur le véhicule, le passager lui assène la punition. Selon le chien, on utilisera le jet d’une chaînette, de gravillons, d’eau, etc.
Pour les chiens de caractère très sensible, la punition du chien doit arriver par-derrière, de la part d’une personne qui se place à un endroit stratégique pour l’atteindre, sans être vue.
Le collier à citronnelle commandée à distance constitue aussi un outil efficace. Le chien est puni au moment de la faute, sans brutalité, par effet de surprise, tout en gardant une confiance totale en son maître, qu’il ne peut associer au désagrément.
Il est nécessaire de garder à l’esprit que punir son chien est un ultime recours. Il est fortement conseillé d’appeler auparavant un comportementaliste, afin d’être conseillé sur les bonnes pratiques à employer dans votre cas.
Le mot de la fin
Il est essentiel que le maître dédramatise la situation : pour cela, il doit s’impliquer physiquement et psychiquement. Mettre en situation le chien, accompagné de protagonistes venant le « provoquer », constitue un excellent exercice. Par son calme, le maître rassure son chien et lui donne confiance.
Puis, tout en douceur, le maître pénètre dans le véhicule en appelant son chien. Dès que celui-ci s’approche, il le récompense puis le fait monter pour une courte promenade. Le but est de rendre les voitures agréables dans l’esprit du chien, afin qu’il ne les poursuive plus.
Sa vie en dépend... et votre tranquillité aussi !